President Biden’s Inauguration: « America has Prevailed, and
Democracy along with it »

Wednesday, January 20th, 2021 was a red letter day for the media in Senegal. From the moment Lady Gaga started singing the US national anthem to the beautiful and seminar poem “ The Hill we climb” read by Amanda Borman to the moment the President Elect said « So Help me God », the Senegalese people had it all on their TV screens or their radio sets.

After the heinous episode in January 6th at the Capitol, the conclusion unanimously derived by all, while watching the Inauguration, was: « America has prevailed and Democracy along with it » implying that the recent political developments in the US from November to the Inauguration day do not only apply to US democracy but to Democracy as an enduring and sustainable political option for all nations in the world.
Indeed, observers and panelists on all radio and TV stations also discussed US international politics and particularly the USA-Africa future relations.
And once again, the West African Research Center (WARC) was the rallying point of almost all senegalese and several international media as witnessed by the Director rushing from one TV or radio station to another the whole day until around 10pm on Wednesday and giving also more than 20 interviews from his office at WARC.

 

Article published in Le Soleil on January 20th 2021

Investiture de Joe Biden: Explication de la symbolique et du déroulé d’un cérémonial
20 janvier 2021.

Professeur Ousmane Sène, spécialiste des études américaines, revient avec nous sur l’importance de l’investiture américaine et pourquoi cette cérémonie se déroule souvent le 20 janvier. Le directeur du Centre de recherche ouest africain (Warc) remarque aussi l’absence du Président sortant, Donald Trump, qui, dit-il, ne sera pas une première dans l’histoire des investitures américaines.

Plus de deux mois après son élection comme Président des États-Unis, Joe Biden va prêter serment ce mercredi 20 janvier 2021. Professeur Ousmane Sène, spécialiste des études américaines et directeur du Centre de recherche ouest africain (Warc), interpelé sur la symbolique de la date, explique qu’aux États-Unis l’investiture se déroule toujours le 20 janvier depuis le Président Franklin Roosevelt. Avant, dit-il, elle se déroulait pendant le printemps comme pour le Président George Washington qui avait prêté serment le 30 avril 1789 et non à l’hiver. Ce choix s’explique simplement par les difficultés qu’avaient les grands responsables de l’État fédéral à se déplacer pendant l’hiver.
« Au début, il fallait attendre le printemps pour que les déplacements soient plus faciles. L’hiver rendait les routes boueuses et difficiles à pratiquer pour que les dignitaires des différents États puissent arriver à Washington Dc à temps et en même temps. Avec Roosevelt, le temps d’attente a été réduit et ramené au 20 janvier, soit à peu près de 10 semaines après le scrutin », rappelle Ousmane Sène. Toutefois, si le 20 janvier coïncide avec un dimanche, la cérémonie se déroule à la Maison-Blanche pour être reprise le lundi 21 au Congrès. Avec le « système des dépouilles » (Spoil system) qui se pratique toujours aux États-Unis, il faut donner aussi du temps au Président élu de mettre en place son administration.
« Chaque Président sortant part avec ses grands commis de l’État (ministres, directeurs généraux, directeurs nationaux) et chaque nouveau Président vient avec son équipe. Il faut du temps pour procéder à toutes les nominations dont certaines doivent être nécessairement confirmées par le Senat américain », poursuit le spécialiste des études américaines.

 

Plus de drapeaux que de spectateurs cette année
Pendant cette investiture, il y a aussi des grands moments qui ont fini par faire la réputation de l’événement. D’après Ousmane Sène, on assiste à un «un cérémonial immuable ». La cérémonie se passe le 20 janvier à 12h heures au Congrès. Dans son déroulement, le Président élu prête serment devant le président de la Cour suprême. Le vice-président (vice-présidente cette fois) prête aussi serment. Il y a également tout un protocole entre le Président sortant et le nouveau Président, même si « Biden et Harris devront, cette fois, se contenter que de la présence du vice-président Mike Pence, le Président Donald Trump ayant décidé de bouder la cérémonie ».
Lors de ladite rencontre, il y a, en outre, la présence et la prestation d’un détachement de l’armée américaine. Cette unité exécute, avec sa fanfare, l’hymne national et d’autres interprétations. Cependant, pour cette année, compte tenu des menaces sécuritaires- le Congres avait été envahi le 6 janvier par des inconditionnels de Trump- Biden et Harris prêteront serment devant plus de drapeaux américains que de spectateurs.

« L’absence de Trump n’a aucune incidence juridique sur la prestation »
Même si le Président sortant, Donald Trump, ne va pas participer à l’investiture, le Pr Sène assure que « la présence ou l’absence du Président sortant n’a aucune incidence juridique ». C’est « tout simplement une formalité qui rend la démocratie encore plus belle, mais elle n’est pas indispensable », renchérit-il. Dans l’histoire politique des États-Unis, rappelle le directeur du Warc, quelques Présidents n’ont pas assisté à l’investiture de leurs successeurs. Il s’agit de John Adams (le père), John Quincy Adams (son fils), d’Andrew Jonhson, de Woodrow Wilson et de Richard Nixon. Le scandale du Watergate avait contraint ce dernier à la démission.

Ces chantiers qui attendent Joe Biden
Juste après son investiture, le nouveau Président des États-Unis, Joe Biden, va regagner ses quartiers à la Maison-Blanche, mais beaucoup de dossiers chauds l’attendent au Bureau ovale. Selon le Pr Ousmane Sène, la lutte contre la pandémie et la vaccination aussi massive que possible des populations feront partie des priorités pour Biden qui a voulu donner l’exemple en se vaccinant. Ce dernier devra aussi s’atteler à la relance économique et à l’assistance aux Américains présentement dans le besoin, parce que beaucoup d’entre eux ont perdu leur emploi des suites de la pandémie. Le directeur du Warc révèle que pour cela, 1900 milliards de dollars seront rapidement déboursés.
Le nouveau Président américain aura une autre tâche qui consistera à la lutte contre les inégalités sociales et la stigmatisation raciale après avoir hérité « d’un pays divisé ». Cette division a été symbolisée par l’affaire George Floyd et le mouvement « Black lives matter ». De ce fait, M. Sène est d’avis qu’il « faudra recoller les morceaux d’une Amérique fortement divisée et polarisée ». Le spécialiste ajoute également que la politique internationale américaine devra très sérieusement être remise sur les bons rails après le passage de Trump.

Oumar KANDÉ